compte rendu du conseil municipal du 25 Juillet 2011

Publié le par montpellier. vraiment a gauche

CONSEIL MUNICIPAL du 25 Juillet 2011.

 

 

Ce conseil s’ouvrait sur un contexte de crise. La presse locale, pourtant peu hostile à la majorité municipale, avait multiplié les titres sur le thème « Mandroux absente, Mandroux finira-t-elle son mandat…. ». Lors de la traditionnelle conférence de presse avant le conseil municipal, Mandroux a présenté un « remaniement » dont l’objectif politique est tout sauf évident. Quel sens cela a-t-il d’interchanger Saurel à la Culture et Delafosse à l’Urbanisme ? Les délégations sont éclatées entre différents élu-es, où est la cohérence ? Nous pouvions espérer que lors du conseil municipal, le Maire précise ses choix. Il n’en fut rien, pour Mandroux  « les délégations sont le fait du Maire », en conséquence elle n’a pas à s’en expliquer !

Tout a commencé avec le feuilleton du moribond MODEM. Ce groupe est aujourd’hui une sorte d’OGM politique sous perfusion. En crise, il faut lui trouver régulièrement un élu pour maintenir son groupe ( 5 élu est la base pour un groupe). La dernière fois, c’est le PRG qui a sauvé le groupe. Aujourd’hui, c’est un transfuge de l’UMP (Mella, ex syndicaliste FO du CHU) qui complète le groupe. Malgré cet état déliquescent, le Modem est un des principaux bénéficiaires du remaniement effectué par Mandroux.

L’UMP, elle aussi en crise, a dénoncé la trahison de Mella. Mandroux lui coupera la parole l’empêchant de lire une déclaration sur le « traitre » Mella, ce qui aura pour conséquence le départ du groupe UMP de ce conseil. Des 9 élu-es de 1998, il n’en reste plus que 6 dans le groupe UMP ( 2 ont rejoint la majorité municipale) et une (Petitout) s’est autonomisée dans une posture ultra libérale.

Après le départ de l’UMP, j’ai dû me lever, interpeller à plusieurs reprises Mandroux pour avoir la parole. J’ai pu intervenir afin de dénoncer le refus de débattre du sens de ce remaniement. Comment comprendre qu’un remaniement soit présenté à la presse et qu’il soit impossible de l’évoquer en conseil municipal ? Quel projet y a-t-il  derrière cette redistribution des responsabilités ? De nouvelles priorités ? Pourquoi valoriser le Modem ? Qu’est ce que cela va changer pour les montpelliérains ?

L’absence de réponse est un signe de faiblesse. Cette majorité se contente de poursuivre le développement démographique de la ville, ce remaniement n’apporte aucun souffle nouveau.

Mandroux éclate les délégations, valorise la droite de sa majorité, montre son autorité en changeant les délégations de Saurel et Delafosse pour tenter de se donner un nouvel espace mais rien n’est réglé. Il faudrait un nouveau projet impliquant une dynamique, mais il n’existe pas.

Une fois de plus, les Verts se voient refuser leur entrée dans la majorité.

 

La Délibération 1 traitait du Schéma Départemental de Coopération Intercommunale.

La majorité présentait une délibération émettant un avis négatif sur le projet présenté par le Préfet. Le principal reproche fait au Préfet était de « retarder l’émergence d’une métropole ». En effet, si Montpellier a aujourd’hui  252 998 habitants, la Communauté d’Agglomération s’établit à 409 113 habitants. La majorité propose de prendre en compte l’aire urbaine qui comporte 516 360 habitants de façon à assurer la création de la Métropole (source de revenus et de pouvoirs beaucoup plus importants).

Je suis intervenu pour expliquer que j’allais voter cette délibération refusant les propositions du Préfet mais sur des bases radicalement différentes. Il s’agit rien de moins qu’une déclinaison de la Réforme Territoriale de Sarkozy. Cette contre-réforme détruit la démocratie locale, éloigne le pouvoir des citoyens, privatise les services publics et supprime les emplois de fonctionnaires… Nous refusons que ce soit le Préfet qui décide des périmètres des agglomérations ou des regroupements de communes. C’est aux communes elles-mêmes de décider de leurs partenariats, de leurs regroupements. Des referendums locaux sont aussi possibles pour présenter et décider des projets à retenir. Il était donc logique de voter contre les propositions du Préfet mais pas à la façon de la majorité. En effet, pour elle, si le Préfet avait été dans son sens, elle n’avait aucun problème pour voter pour. Notre vote était sur le fond, pas un vote tactique de circonstance.

Ce débat devrait revenir pendant la Présidentielle, l’attitude locale du PS est une preuve de plus de l’adaptation au libéralisme. Nous sommes pour un véritable aménagement du territoire couvrant l’ensemble des territoires et refusons le choix de zones prioritaires concentrant l’argent et les pouvoirs  comme le fait le projet des métropoles.

Le PC a développé une argumentation proche de la mienne.

 

La délibération 3 proposait une « convention pour la mise en place d’une cartographie, des faits de criminalité et de délinquance de voie publique, entre la ville et la police nationale ».

Je suis intervenu en prenant pour base le rapport de la Cour des Comptes sur la vidéo –surveillance. Cela peut apparaître surprenant, mais ce rapport dit des choses que nous expliquons depuis longtemps. Il y est dit que la vidéo surveillance ne fait pas baisser la criminalité, qu’elle ne permet pas d’élucider les actes délictueux, qu’elle coûte très cher, qu’il n’y a pas d’études sérieuses sur son efficacité. Lors du dernier du conseil, la majorité a voté de passer, d’ici la fin du mandat, de 120 à 170 caméras. Nous pouvons estimer le coût annuel à 2 millions d’euros plus le coût de 20 000 euros pour chaque caméras.

Mandroux reconnaîtra qu’effectivement ce rapport est un élément important mais ils voteront sans problème cette délibération

J’ai voté contre.

 

La délibération 11 avait pour but de demander des subventions (feder) pour les pistes cyclables. Une liste de rues reliant des quartiers était proposée. Je suis intervenu pour insister sur la continuité des pistes cyclables. Par exemple, il est proposé la rue St Louis et la rue G. Pellicier mais le Bd Renouvier n’a pas de continuité de pistes cyclables. Parler d’absence de continuité veut dire se retrouver face aux voitures. Comment parler de continuité quand, sur l’anneau de distribution, la mairie a multiplié les troisièmes voies pour tourner à gauche et de ce fait empêché toute possibilité d’espace pour une piste cyclable.

 

La délibération 20 traitait du budget supplémentaire 2011 de la ville.

Sans reprendre toute notre argumentation sur les priorités et les choix, j’ai dénoncé la nouvelle hausse des transports publics votée à l’Agglo. Une fois de plus, sans le moindre débat en conseil municipal, les élus de Montpellier ont voté une nouvelle augmentation. Le poids de la crise, le niveau de pauvreté de la ville, le nombre de jeunes, le besoin de se déplacer ne sont pas pris en compte comme des priorités sociales.

Tous les ans, nous assistons à une nouvelle augmentation et, en particulier, des abonnements. Ainsi, l’abonnement annuel est passé de 300 euros en 2006 à 420 euros en 2011, soit 120 euros d’augmentation ! L’abonnement de 31 jours est passé de 34 euros en 2005 à 45 euros en 2011… Nous sommes loin de la gratuité. Nous sommes loin aussi de la « gratuité sociale » mise en place dans des villes comme Rennes. Les Montpelliérains et plus particulièrement les abonnés paient au prix fort le nouveau réseau. Des augmentations de 40% en 5 ans sont totalement inadmissibles.

En lien avec mon vote sur le budget, j’ai voté contre le budget supplémentaire 2011 vu qu’il se situe dans le cadre fixé par le budget global.

 

Les délibérations 37 à 48 concernaient plus particulièrement les Délégations de Services Publics (DSP) pour les parkings de la ville.

Ces rapports font apparaître des bénéfices significatifs. Par exemple, la multinationale Vinci réalise 1,2 million d’euros pour le parking Foch Préfecture ! Il y a 9 parkings en DSP.

De plus, nous pouvons constater une réelle disparité en terme de tarifs. Pour prendre le même exemple, Vinci a augmenté ses abonnements trimestriels de plus de 17% passant de 375 euros en 2005 à 430 euros en 2010. Le manque à gagner pour la municipalité s’élève en millions d’euros. Il n’y a aucune raison d’offrir des marchés à des multinationales. Une mairie de gauche se doit de préserver ses ressources et de rester maître des tarifs pratiqués tout en les harmonisant. Je suis intervenu en reprenant ces arguments. La réponse de Levita, tout en reconnaissant que je n’avais pas totalement tort, a été de dire que la mairie ne pouvait assurer l’investissement des parkings et que pour les tarifs c’était la loi du marché ! A  Montpellier, il manque des crèches, des logements sociaux, les transports publics sont chers… l’argent des parkings pourraient participer au financement de projets sociaux.

 

La délibération 52 proposait une modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU).

Il s’agissait pour la création du futur quartier du Coteau se situant au sud du quartier Malbosc de modifier le PLU. Cette modification entraînait de « réduire la zone naturelle existante ». La réduction de 3 zones naturelles pour passer à l’urbanisation rogne le Parc Malbosc.

J’ai voté contre cette délibération permettant la modification du PLU.

 

La délibération 54 transférait à la Région l’aménagement du port de Port Marianne. La région récupère le lit du Lez entre Lattes et Montpellier. Ce projet frêchiste d’un port à Montpellier reste malheureusement dans les tuyaux. Plutôt que de penser une complémentarité avec Palavas qui n’est qu’à une poignée de kilomètres, la majorité et la Région restent sur le projet pharaonique de Frêche. Ce dossier a pourtant bien des aspects irréalistes, il faudra construire 3 ou 4 écluses, il faudra 3h pour aller à la mer… et il coûtera une fortune en argent public.

J’étais déjà intervenu contre ce projet, j’ai voté contre cette délibération. Le transfert à la Région ne change pas la nature de mon opposition ferme à ce projet.

 

La délibération 65 concernait le futur Hôtel de Ville. Dans le feuilleton des dépenses de prestige, il s’agissait cette fois de voter les « grandes façades » (menuiseries, brises soleil…). La somme à voter était de plus de 13 millions d’euros.

Dans la continuité de mes votes précédents, j’ai voté contre.

(Juste une appréciation personnelle, je trouve ce bâtiment particulièrement « môche », sa couleur bleu-noir lui donne un aspect austère et triste et de plus il ne se caractérise pas par sa finesse)

 

J’ai aussi voté contre la délibération 80 qui établissait le coût final du nouvel Hôtel de Ville à 129 755 000 d’euros.

 

La délibération 86 concernait les conseils consultatifs de quartiers.

Il s’agit là du vernis de démocratie participative que se donne la majorité municipale. Nous sommes loin du compte de notre conception, une conception où les habitants élaborent, contrôlent et décident.

Dans la version municipale, le Président du comité consultatif de quartier est désigné par le Maire, un collège « des services municipaux » dont le maire et l’adjoint délégué à la démocratie de proximité sont membres de droit, un « collège associatif » composé de 20 membres issus des associations intervenant sur le quartier sont désignés par le Maire et enfin un « collège d’habitants » composé de au maximum de 20 personnes tirées au sort par le Président. Voilà pour le moins, une affaire bien verrouillée ! Tout ça pour un comité de quartier consultatif !

Les Verts ont proposé, sans le moindre succès, de faire élire le Président par le comité.

J’ai voté contre cette délibération.

 

Il y avait 116 délibérations !!!!

 

Le prochain conseil municipal se tiendra le lundi 3 Octobre 2011.

 

Bonnes vacances à toutes et à tous

 

Francis Viguié conseiller municipal NPA - FASE

 

 

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