déclaration sur le Débat d'Orientation Budgétaire

Publié le par montpellier. vraiment a gauche

 

Municipalité de Montpellier : QUEL BUDGET POUR 2013

 

Depuis le printemps dernier, le Parti Socialiste possède tous les pouvoirs,  à tous les niveaux: gouvernement, assemblées, région, département, Agglo et ville de Montpellier… Dès lors, la municipalité de Montpellier dispose des relais et leviers nécessaires pour élaborer un budget 2013 qui réponde aux besoins sociaux et améliore la vie des montpelliérains.

Malheureusement, après une campagne politique basée sur le thème « le changement, c’est maintenant ! », nous constatons qu’il y a loin des déclarations à la réalité et que la continuité l’emporte sur le changement. La politique de réduction des dépenses publiques entraine des coupes budgétaires pour les collectivités locales et le vote du traité européen Merkel- Sarkozy condamne à l’austérité permanente. Comme sous Sarkozy, nous subissons donc le gel de la dotation de l’état.

Nous refusons que les montpelliérains  soient victimes de ces choix politiques, en augmentant les impôts, comme le fait l’Agglo ou en réduisant les services publics offerts à la population.

 

Au contraire, en période de crise, un budget de gauche doit être un rempart contre cette crise dont les populations ne sont en rien responsables.

Nous refusons l’austérité dont nous voyons les conséquences dramatiques en Grèce, en Espagne, au Portugal… et en France même avec 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté, dont Montpellier avec ses chiffres très hauts de pauvres. Nous ne sortirons pas de cette situation sans une répartition des richesses, sans entamer la toute puissance de la finance, sans socialisation de certaines entreprises comme Florange, sans créer un pôle public de la santé, de la recherche et du médicament…. Ne pas s’engager dans cette voie, donne le triste spectacle d’un gouvernement qui cède à de soi-disant « pigeons » et reste sourd aux revendications des salariés comme ceux de Sanofi .

 

Nous proposons donc un budget véritable bouclier social contre la crise.

Cela passe par plus de services publics, la transformation des besoins sociaux en droits.

 

Nous faisons plusieurs propositions de choix budgétaires et financiers différents des vôtres :

 

  • Nous refusons le gel de la dotation de l’état qui est, en fait, une baisse de la dotation. Vous-mêmes, vous avez passé ces dernières années à en dénoncer les conséquences, il n’y a aucune raison aujourd’hui de changer de position.

  • Nous ne pouvons soutenir des dépenses de prestige. Un projet comme la Cité du Corps Humain nécessite autour de 45 M d’euros, nous avons voté contre toutes les dépenses déjà proposées en vue de sa réalisation. Nous préférons budgéter cet argent sur des priorités sociales.

  • Nous refusons le doublement de l’A9,qui va couter très cher aux collectivités locales et entrainera une hausse d’impôts, nous refusons la nouvelle gare TGV, et l’aménagement urbain prévu dans la bande verte du littoral. Nous préférons voir développer le fer-routage, le mer-routage plutôt que de voir passer quotidiennement 17.000 camions. Nous devons préserver les terres agricoles en vue d’une agriculture de proximité respectant les circuits courts et le bio.

  • Nous sommes pour une régie des parkings municipaux. La ville doit maîtriser son parc de stationnement et les tarifs pratiqués. Les recettes, actuellement privatisées par Vinci, Effia… doivent servir à l’amélioration des transports publics

  • Nous vous redisons notre refus de la vidéo surveillance, inefficace et couteuse. Il est regrettable que vous restiez sourds aux arguments développés y compris par la Cour des Comptes. Cet arrêt permettrait une économie de plus d’1,5 M d’euros par an.

  • Depuis des années, les collectivités, dont la municipalité de Montpellier, financent « la journée de Jérusalem capitale d’Israël ». Vous connaissez aussi bien que nous le droit international, les résolutions de l’ONU, le statut particulier de Jérusalem et le fait que Jérusalem Est, est palestinien. Nous ne voterons pas cette subvention qui nie le droit international et les droits d’un peuple. Cette attitude est de plus contradictoire avec le vote du gouvernement français à l’ONU.

 

Nous proposons davantage de services publics :

 

  • Nous devons développer le logement social. La ville a le mérite d’atteindre le taux de 20% exigé, mais les 18.0000 dossiers en attente montrent l’ampleur des besoins. Il faut passer à une vitesse supérieure et développer le logement social dans tous les quartiers de manière équilibrée, en refusant la ghettoïsation. 70% des montpelliérains peuvent prétendre à un logement social, notre ville est pauvre avec beaucoup d’habitants dans la précarité et dans des difficultés financières. Le développement du logement social permet aussi de lutter contre la spéculation immobilière et l’explosion du prix des loyers. Une priorité doit être donnée aux quartiers populaires pour leur rénovation, pour améliorer la qualité de l’habitat en particulier avec tous les travaux d’isolation nécessaires.

  • Dans l’urgence et le besoin, la réquisition des logements vides doit s’appliquer

 

  • Nous sommes pour une régie publique des transports urbains. Nous considérons la nécessité de se déplacer comme un besoin fondamental, nouveau droit social. La gratuité est la meilleure façon de rendre concret ce nouveau droit. C’est aussi une mesure sociale et écologique offrant une alternative à la voiture individuelle. Vous allez à l’encontre des autres collectivités, qui ont mis en place les bus départementaux, ou les TER, à 1 euro alors qu’à Montpellier nous sommes à 1 euro 40 le trajet ? Même Delacroix fait une proposition d’un billet journalier à 1 euro ! Nous soutiendrons toute baisse des tarifs, tout ce qui va vers la gratuité.

  • 2013 sera l’année d’un débat majeur sur le mode de gestion de l’eau. L’eau ne doit pas être une source de profit pour une multinationale. Partout le retour en régie a permis des baisses de 30% à 50%. Nous demandons un vote du conseil municipal au premier trimestre 2013. Nous y défendrons le retour en régie publique de ce bien commun, comme l’ont fait bien d’autres villes en France.

  • L’école publique est essentielle pour l’avenir des enfants. Nous devons améliorer leur accueil. Si la moyenne nationale est de 26 enfants par classe en primaire à Montpellier nous sommes à 30. De plus, avec les nouveaux rythmes scolaires, que va-t-il se passer pour l’accueil après cours des enfants ? Les parents devront-ils payer à nouveau pour un temps de garde ? Comme pour les budgets des années précédentes, nous ne voterons pas les subventions à l’enseignement privé.

 

 

Les habitant-es doivent pouvoir débattre et décider

Le budget n’est pas seulement l’affaire des conseillers municipaux. les habitants, les quartiers doivent pouvoir débattre des enjeux et décider sur des points majeurs.

Le retour en régie de l’eau par exemple pourrait être soumis à referendum de la population après un débat public approfondi. Le projet de Montpellier 2040 engage un étalement urbain très important et une arrivée de plus de 100.000 habitants ; ce débat ne peut rester strictement au sein du conseil, il s’agit de la ville de demain.

La mobilisation de la population est essentielle si nous voulons sortir d’un système capitaliste en crise. Personne ne peut croire que les possédants, le patronat, resteront les bras croisés, leur mobilisation contre « le mariage pour tous » ou leur insistance pour la flexibilité du travail nous en donnent des exemples. Pour changer vraiment, les rapports de forces construits par les salariés comme ceux de Sanofi, la jeunesse et les habitants seront essentiels pour imposer des droits nouveaux, une autre société plus égalitaire et plus solidaire.

Francis Viguié – Anne Rose Le Van conseillers municipaux Gauche Anticapitaliste - FASE

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